Autoroutes à vélo : une nouvelle voie à explorer pour augmenter le nombre de cyclistes ?

Toulouse, Paris, Strasbourg, Grenoble, autant de villes françaises qui réfléchissent à la mise en place d’autoroutes pour les vélos, c’est autant de projets qui verront prochainement le jour en France en complément de l’amélioration des pistes cyclables au sein de ces agglomérations. Il était donc bien temps de faire un petit focus sur ces autoroutes d’un genre nouveau.

Ce concept a été initié aux Pays Bas en 1998, depuis ces autoroutes permettent déjà aux habitants de Xiamen en Chine de rouler à Vélo sur plus de 7,6km. Plus proche de nous en Europe, à Copenhague il y a déjà 28 circuits de ce type ou à Londres qui a créé une " cycle superhighways " et qui a prévu de créer 450km de nouvelles pistes cyclables d’ici 2024 dans l’objectif que 28% des londoniens aient une piste cyclable à moins de 400 mètres. C’est tout un réseau qui s’organise pour désengorger les centres-villes qui sont de plus en plus bondés de véhicules, y compris dans les capitales comme Londres qui ont fait le choix de faire payer l’accès aux voitures.

Notons que la plus grande autoroutes à vélo du monde se construit en Allemagne. Rien d’étonnant quand on sait qu’il s’agit du berceau des autoroutes en Europe. La Radschnellweg (voie rapide cyclable) a pour objectif de couvrir 100 kilomètres et de relier dix villes et quatre universités, avec un potentiel de 50.000 voitures en moins dans la circulation de la région.

Dans le cas des " cycle superhyghways ", elles sont pleinement intégrées à la ville et ont vécu 2 générations avec des améliorations non négligeables d’une génération à l’autre. La première ressemblait fortement à une piste cyclable ayant reçu un coup de peinture bleue, là où la seconde a clairement séparé les vélos du reste de la circulation. Ces "autoroutes" se différencient des " Bicycle Skyway " qu’on peut trouver en Chine, puisque ces dernières sont sur des " ponts " et disposent d’entrées, comme les autoroutes pour véhicules à moteurs. 11 entrées et sorties et 7 plateformes d’observation (sortes d’aires à vélo). Là où les "autoroutes" au sein d’une ville ne sont pas autant démarquées de la circulation et peuvent nécessiter beaucoup moins d’infrastructures pour exister.

Entre autres différences avec les pistes cyclables :

  • Des voies de circulations plus large (3m pour chaque ses de circulation) pour permettre un dépassement cycliste,
  • la présence d’échangeurs dédiés,
  • la limitation du nombre de croisements,
  • un éclairage soutenu permettant aux cyclistes de se rendre d’un point d’une agglomération à un autre sans poser le pied à terre, de jour comme de nuit.

Des aménagements qui permettent aux cyclistes d’atteindre une vitesse moyenne de 20km/h.

Ces autoroutes peuvent avoir différentes formes. A Toulouse par exemple il est question d’implanter 8 lignes de Réseau Express Vélo, dont deux lignes périphériques qui mesureraient 40km et 73 km, de quoi faire le tour de l’agglomération. Des infrastructures qui pourraient coûter au total 400 millions d’euros. Idem à Paris, qui a un projet qui devrait voir le jour en 2020, objectif ? Rallier Nord au Sud et l’Est à l’Ouest de la capitale.

Un des objectifs affichés par les défenseurs du vélo sont de passer de 3 % de déplacements en agglomération à 10 % d’ici 2030. La question qu’on peut se poser, c’est est-ce qu’il est environnementalement juste de bêtonner de nouvelles surfaces à un coût non négligeable (500.000 à 2 millions d’euros le kilomètre selon certaines sources) pour permettre d’accélérer les trajets à vélo ? Les populations rurales délaisseront-elles leurs véhicule à moteur pour un deux roues sans moteur ? Rien n’est encore certain, mais c’est une bonne chose que les pays d’avant-garde prennent les choses en main. Les habitants de ces pays étant plus ouvert à une démocratisation du vélo que d’autres pays, comme la France, qui en sont encore aux démarrage d’une politique publique incluant pleinement le vélo au sein de la ville.

Les autoroutes à vélo, sont à ne pas confondre avec les Véloroutes qui ont un objectif principalement touristique et qui sont parfois mêlées avec des voies vertes. Parmi les routes remarquables on notera la piste cyclable de Limburg en Belgique, qui traverse un lac de part en part en étant encaissé en dessous du niveau de l’eau.

Sources :